Au commencement était le Café du Chalet...
La première équipe du Stade Malherbe de l'histoire. Debout, de gauche à droite et en tenue de sport : Bouleis, Hottman, I. Cormier, Valensi, Boulais, M. Cormier (la personne en costume n'a pas été identifiée) ; assis : Lesomptier, Breillet, Toussaint, Molini, Hendle.© DR
Né le 17 novembre 1913, quelques jours après une assemblée générale fondatrice, dans un restaurantdes bords de la Prairie, le Stade Malherbe Caennais n'a pas échappé aux fracas de la Première Guerre.
Un club, une naissance
Il y avait le Club Sportif Caennais (CSC) à la fin des années 1890, où l'athlé était roi. Et le premier club de foot issu du lycée Malherbe, le Club Malherbe Caennais (CMC), avant 1910. Puis 1913, la bascule.
Le 8 septembre, lors d'une réunion au Café du Chalet, enseigne implantée sur l'actuelle place Foch, des délégués du CSC et du CMC se mettent d'accord sur une fusion. Il y aura le « Malherbe » et le maillot rayé du CMC, les couleurs rouges et bleues du CSC, 200 membres, foot, rugby et athlé pratiqués.
Les statuts du nouveau club, validés le 15 octobre, sont enregistrés en préfecture le 17 novembre. Le Stade Malherbe Caennais est né.
Les chevaux de Venoix
C'était un vaste champ au début du XXe siècle, loué par la Société Hippique de Basse-Normandie pour des réunions de chevaux l'été.
En 1912, le Club Malherbe Caennais, jusqu'alors installé boulevard Leroy, mena de rapides négociations pour cohabiter. Un terrain dédié au foot et au rugby fut tracé. En septembre 1913, la Société Hippique et le CMC fusionnèrent. Le bébé SMC allait bientôt pouvoir établir ses quartiers à Venoix.
Pigis, De Borniol, Lesomptier...
Président du CMC, Henri Pigis, professeur à l'école primaire supérieure, fut vice-président du SMC. Avec notamment Henri Prestavoine, conducteur aux Ponts et Chaussées (qui a donné son nom au stade d'Hérouville). Il fut l'un des détonateurs de sa création. Le négociateur pour l'implantation du foot à Venoix, aussi.
Pigis seconda André De Borniol, premier président de Malherbe jusqu'en 1918, propriétaire de l'hôtel Royal à Caen, maire de Laize-la-Ville et militant socialiste actif. Eugène Lesomptier fut l'un des premiers joueurs majeurs du SMC. Attaquant efficace, il décéda sur le front de la Première Guerre mondiale et donna son nom à l'épreuve qui servit de Coupe régionale des réserves à partir de 1918.
Le poids de l'Histoire
Engagé en championnat 1re série de Basse-Normandie, le SMC a disputé son premier match officiel le 19 octobre 1913 contre Honfleur, à Venoix. Il fut champion régional dès sa première saison, allant jusqu'en 8e finale du championnat de France amateur.
La Première Guerre stoppa ensuite toutes les compétitions. Trente-neuf membres du club décédèrent dans les combats. À nouveau champion de Basse-Normandie en 1918, le SMC franchit ensuite un cap avec l'arrivée de l'ancien international Eugène Maes, le premier grand buteur de l'équipe de France dans les années 10. Au début des années 20, il allait contribuer aux succès à répétition du club dans le nouveau championnat de Division d'honneur de Basse-Normandie...
Guillaume LAINÉ.